Comment vivre sans téléphone portable ?
Sommes nous vraiment conscient du rôle que joue notre mobile dans notre vie ?
Pas de panique ! Je ne vais pas vous inciter à revenir aux signaux de fumée ni aux pigeons voyageurs !
Ne maîtrisant pas encore totalement la télépathie je reconnais l’utilité (presque nécessité même de nos jours) de ces petits engins.
Mais voilà, la vie m’a amenée à vivre quelques temps sans ce précieux instrument, d’abord suite au vol de mon sac puis aujourd’hui parce que le smartphone que j’ai acheté en remplacement ne fonctionne pas et que je dois le retourner pour réparation (15 jours… ☹). Cette occasion me permet de réaliser dans quelles circonstances j’y avais recours, autre que l’émission ou la réception d’appel téléphonique ou, admettons, la recherche rapide sur google de comment se conjugue le verbe moudre au présent du subjonctif (oui hein ? comment ?)
Je fais donc allusion au fait de sentir vraiment ce que ça fait quand ces objets support ne sont pas là pour combler les moments de solitude, quand une partie de « Empires and puzzles » (j’aurais bien dit Candy crush pour que tout le monde connaisse, mais je tiens à rester ici au plus près de la réalité : je ne joue pas à Candy Crush 😊) ne peut plus parer à la morsure vive dans le cœur quand je me retrouve face à moi-même.
C’est quand l’écran lumineux, fenêtre sur un autre monde, n’est plus là à portée de mains qu’il devient possible de conscientiser à quel moment de la journée et dans quelles circonstances j’y avais recours.
Un rendez-vous qui s’annule ? un petit tour sur la galerie photo pour revoir la dernière soirée entre amis et se sentir entouré !
Plus de chocolat dans le placard de la cuisine ? Ce sera vite compensé par un passage sur « To good to go » pour récupérer des bonnes choses le soir même en les sauvant des griffes de la poubelle !
Il pleut ? hop l’appli météo me donne des promesses de soleil pour dans 3 jours (mais qui sait.. ?)
Et c’est ainsi du matin au soir, une déception doit être compensée, immédiatement. Je croyais faire face à chacune d’entre elles comme je l’enseigne : on respire, on se connecte à ses sensations, on accepte de rester calmement à leur contact ; en fait je m’aperçois qu’il en reste une multitude, éparpillées sur la journée, que je dissimulais dans une fuite androidique.
Faire face n’est pas une obligation, nous avons le droit de céder au plaisir immédiat, de nous autoriser du repos, de remettre à plus tard. Mais quelle connaissance de soi d’avoir conscience de tous les moments où une libération est possible en acceptant de ressentir pleinement son état intérieur !
Me serais-je égarée du thème initial ? Le téléphone !
« Bravo, vous avez levé la tête de votre mobile » affiche largement et ironiquement un opérateur téléphonique. Et pour cause. Regardez autour de vous quel est le premier geste d’une personne qui se retrouve seule sur un banc, dans un bar, à un arrêt de bus ou dans le train. A quoi veulent échapper ces personnes ? Pourquoi donc être seul avec soi n’est-il pas un moment agréable ?
Je vous invite donc à vivre, avec moi, une petite expérience pendant les 15 prochains jours : trouver comment rendre ces épisodes quotidiens confortables sans aucun autre recours que votre propre présence… Peut-être alors que vivre sans téléphone sera l’occasion de votre plus belle rencontre, vous-même ?